Fortifications Boulevard Berthier, Ferdinand Marks, 1902

L’enceinte associe un boulevard militaire, planté,

qui fait le tour de Paris et qui deviendra le boulevard des Maréchaux.

À l’intérieur, la ligne de chemin de fer de la Petite Ceinture a une fonction militaire, car il s’agissait de relier entre eux les bastions et de permettre l’unification du système défensif et le mouvement rapide des troupes. Ouverte par tronçon dès 1852, la petite ceinture rempli rapidement sa mission lors de la guerre de 1870 en transportant près de 800 000 hommes de troupes.

Enfin le mur large de 128 à 150 mètres, est accompagné d’une zone non ædificandi (zone sur laquelle il est interdit de construire de façon permanente) d’une profondeur de 450 mètres.
Pour les Parisiens, c'est “la zone”, où habitent les zoniers, où zonent les zonards… (le bois de Boulogne y est rasé pendant la guerre de 1870).

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Fortifications, Lucien-Gilbert Darpy, 1919

Obsolescence programmée

Cette enceinte aura tout d’abord un impact important sur les Parisiens puisque 25 000 ouvriers seront à l’œuvre sur son chantier.

Elle sera mise à l’épreuve pendant la guerre de 1870 et sera ridiculisée par l’artillerie allemande, car celle-ci, tout en restant hors de portée des forts détachés (voir Chapitre 5 - La guerre, la Commune) arrive tout de même à bombarder Paris au dessus de ces deux systèmes (visuel ci-dessus : la porte Maillot bombardée).

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Paris à l'abri des canons ?

« Quoi ! Paris fortifié ! Paris ville de guerre ! Paris dominé par vingt forts ! Paris cerné par 2 400 canons, servis par dix ou douze mille canonniers d’une milice quelconque ! Paris citadelle de la France ! Paris, dans un tel état, serait le dernier asile que la liberté voudrait habiter ! Mais vous fermez donc les yeux ! Quoi ! c’est une telle ville que vous offrez pour sécurité aux représentants des quatre-vingts cinq départements dans les jours de crise ! C’est là qu’ils délibéreront libres et inviolables sous la gueule de deux cents bouches à feu, dont une population affamée et ombrageuse tiendra la mêche ! » 
Discours de M. De Lamartine. Chambre des Députés. Session de 1840-1841.

Barricades de la Commune, avril 1871. Coin de la Place de l’Hotel de Ville et de la rue de Rivoli - Pierre-Ambrose Richebourg

Avec la capitulation de Sedan, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le nord de la France et vont mettre le siège devant Paris.

En revanche, les fortifications ont fonctionné dans un premier temps lorsque les Français s’y retranchent en 1870.

Le bastion n° 40 à la porte de Saint-Ouen, armé de la Joséphine, peinture de Guiaud et Decaen

Dans un second temps en 1871 (négociant avec les Prussiens), Thiers monte de toutes pièces une nouvelle force qui doit bientôt entrer dans Paris, lorsque la Commune s’y retranche 70 jours face aux Versaillais, avant l’assaut final en mai 1871 par la poterne du Point du Jour (ici par Isidore Alexandre Augustin Pils, 1871).

Batterie dirigée sur Paris pendant l’insurrection au Fort d’Aubervilliers
Carte des fortifications de Thiers, du mur des Fermiers Généraux et des forts détachés, 1841

Le système d’ouvrages détachés constituant la première ligne de défense à quelques kilomètres de Paris, en complément de l’enceinte entourant Paris est constitué de :

  1. Fort Couronne de la Briche, Fort de la Double-Couronne et Fort de l’Est à Saint-Denis ;
  2. Fort d’Aubervilliers à Aubervilliers ;
  3. Fort de Romainville aux Lilas ;
  4. Fort de Noisy à Romainville (redoute et poudrière, mars 1871) ;
  5. Fort de Rosny à Rosny-sous-Bois (extérieur) ;
  6. Fort de Nogent à Fontenay-sous-Bois ;
  7. Fort neuf de Vincennes à Paris ;
  8. Fort de Charenton à Maisons-Alfort ;
  9. Fort d’Ivry à Ivry-sur-Seine (caserne d’artillerie), mars 1871 ;
  10. Fort de Bicêtre au Kremlin-Bicêtre ;
  11. Fort de Montrouge à Arcueil ;
  12. Fort de Vanves à Malakoff, vers 1840 ;
  13. Fort d’Issy à Issy (après le bombardement Prussien) ;
  14. Forteresse du Mont-Valérien à Suresnes.